Il existe une forte connexion entre le mauvais stress et l'évolution d'une maladie chronique.
De nombreuses études montrent que le stress, est tout autant utile que destructeur.
Article: Stress utile, stress destructeur?
Nous pouvons tous être soumis à un stress chronique, notre corps nous le manifeste, mais nous ignorons ces signes pourtant, car ils semblent si anodins.
Nous devrions pourtant être davantage sensibilisés aux conséquences d'un stress chronique, au fait qu'au final cet état d'urgence aura des conséquences graves sur notre santé.
Dans le cadre d'une maladie chronique, le stress peut en être l'un des déclencheurs, ou un accélérateur. Je ne m'étalerai pas sur mes bagages d'enfance et d'adolescence. En revanche, je peux facilement croire que le stress chronique vécu, durant cette période, jamais exprimé à haute voix à l'époque, résultat d'une éducation où les sentiments et émotions étaient tuent, elle même le fruit d'une société qui avait un regard assez méprisant sur la santé mentale, la maladie psychique ou le mal être en général; a eu comme conséquence, de déclencher une dérégulation immunitaire. C'est bien mon système immunitaire qui s'est déréglé, à force de taire, de ne pas voir ce stress quotidien destructeur. Etre en mode survie a son utilité, mais vivre en permanence en mode de survie, de stress intense, de crainte et de peur pour sa vie, car c'est ce que se dit le cerveau à ce moment là, que cela soit justifié ou non, surtout chez un cerveau encore en construction, au moment où les connexions entre synapses s'établissent, a des conséquences non négligeables pour la suite. L'important, n'est pas la véracité du stress, ni son utilité, mais que ce stress se vie aussi physiquement. A force, peu à peu, ma physiologie s'est déséquilibrée. C'est mon point le plus faible aujourd'hui. Aussi forte ai-je pu paraître à l'époque, autant mon organisme en paye le prix aujourd'hui. Les rhumatismes inflammatoires chroniques sont l'un des marqueurs d'un dysfonctionnement du système immunitaire. Je ne dit pas que si l'on m'avait fait parler à l'époque, si les adultes m'entourant avaient cherché à soulager, ou à réduire le stress environnemental que je subissais, je n'aurai pas déclencher de maladie auto immune à l'âge adulte. Mais mon histoire médicale m'oblige à réévaluer ma vision de l'éducation et de l'enfance. Les maladies chroniques, redéfinissent bien l'ensemble des domaines de notre vie.
Bien sûr que nous connaissons tous quelques enfants, qui s'écoutent trop, qui se plaignent, qui pleurnichent. Et si comme moi, vous êtes occidental des années 80, alors vous avez sûrement entendu quelques phrases du genre "oh, arrête de pleurer!", "ça va aller, ce n'est pas un mal de ventre qui va t'empêcher de faire....", "c'est bon, y a pas mort d'homme!", "c'est un caprice!"... Mais, si on se positionne un peu différemment, l'on se rend compte que toutes ces bonnes intentions, ces bonnes paroles sont une forme de violence ordinaire. Toutes ont un seul but, taire la douleur, ne pas la voir, la mettre sous le paillasson. Ne pas faire trop de bruit. Reflet de notre incapacité, en tant qu'adulte de gérer ce qui est difficile à supporter. Peut-être que si nous savions qu'en empêchant l'expression douloureuse, même si cela nous fatigue d'avance, nous permettons à cet enfant/ cet adolescent en mal-être, de diminuer son stress, nous améliorerions la santé de tous. Aussi épuisant cela puisse être. Il est préférable, si l'on s'en sent capable, de l'écouter une minute se plaindre, afin d'identifier réellement s'il y a un problème médical, de laisser l'émotion négative passée. d'être à ses côtés, à ce moment. C'est ainsi qu'on lui apprend peu à peu à devenir un adulte en capacité d'identifier les situations de stress et à terme d'être en meilleure santé (ou à minima en meilleure capacité de se soigner).
Car malheureusement, il y a un effet plus pervers encore avec les réactions immunitaires provoquées par un stress chronique. Une fois déclenchée, rarement le stress, dans ce cadre n'a l'effet positif qu'il peut avoir en situation d'urgence. Au contraire, le moindre petit stress, ajoute des hormones, et redéclenche le système lymphatique, que les traitements de fond tentent de réduire. Difficile de vivre sans stress? Même seule, isolée, sur une île déserte, mon corps continuera à stresser et à produire des hormones de stress. Lorsque l'on sait que le cortisol est l'hormone du stress, qui nous permet de nous lever le matin, impossible de vivre sans stress. Alors comment faire, quand on a déjà un système lymphatique déréglé? Revisiter, sa manière d'envisager le stress? S'isoler souvent, pour ne pas être contaminée par le stress des autres? Se dépenser pour décharger son stress? Avoir des réactions incontrôlées, juste pour se décharger? Au contraire, se mettre à l'écart des autres, pour se centrer uniquement sur son stress interne?
En réalité, le stress du quotidien, n'est pas si simple que cela à gérer. Et il aura de toute manière des effets sur l'état général de santé, car justement le dérèglement lymphatique empêche de le gérer correctement. J'y vois une forme d'équilibre à trouver, et j'en retourne à ma métaphore entre malade chronique et équilibriste toujours sur le fil.
Peut-être aussi que notre société n'a pas assez conscience, que si nous ne sommes pas bruyant lorsque ça ne va pas, notre corps, lui trouvera le moyen d'exprimer ce mal-être, ce stress et les dégâts sont bien plus lourds de conséquence, qu'un simple pleur ou cris instantané pour décharger une situation de stress intense.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire